dimanche 8 juillet 2007

A week like a day... fabulettes et mensongeries

Et voilà une nouvelle semaine de terminée! Comme il ne s'est absolument rien passé, histoire de confirmer que ma vie est un large aimant à néant, je ne sais absolument pas quoi avancer ce jour d'hui...

Un problème subsiste: je ne vais pas publier un post pour ne rien dire (quoique mon habitude ne s'en trouvera pas forcément très changée), sachant qu'en prime j'ai pris des photos qui sont assez moyennes. Alors voilà, pour l'heure de tout de suite, je me tate encore, mais l'envie dispropotionnée de parler de moi risque d'encore prendre le dessus (Narcissique un jour, Narcissique toujours!), et je crains d'être en voie de vous noyer sous un flot de vide sans discontinuités... et c'est pas peu dire.

En grand professionnel du vide, je vais tenter de le cacher sous des formules plus qu'emphatiques, histoire qu'on croit que c'est une tentative de poésie ratée, comme d'hab, on change pas une équipe qui gagne.

De toutes façons, il faut se lancer, alors on balance:

Cette semaine commençait déjà étrangement, je devais, avec courage, aller effectuer mes 20 minutes de soldes annuelles (durée minimum de survie dans le monde de materialisme qui m'entoure, et dans lequel j'évolue très bien), quand, au détour d'un croisement, au fond d'un journal roulé en tube, j'ai vu une bouche. Vermillon, elle se présentait assurée, fermes, et recouverte visiblement de beaucoup trop de gloss.


Des contours impassibles, qui ne frémissaient pas, m'ont alors invité en tournant les yeux à regarder cette chaire plastique, nouvelle joconde affublée d'un polo aux multiples coloris.
Elle me regardait.
Je la scrutait, un peu voyeur.
Elle continue son occupation, se faisant un devoir de ne me pas regarder. Je la contourne et vais voir derrière elle. Elle n'a de cesse de m'ignorer. Elle regarde toujours dans la même direction, je regarde toujours dans sa direction.
Mag me surprend en posant sa main sur mon épaule et en me disant "Mais qu'esse tu fé?" Alors on a laissé le mannequin de cire à son occupation, discrètement bien sûr, pour ne pas la déranger.
Un peu plus tard, la nuit arrivait. Nous sommes rentrés dans la maison de mouhâ, et on a regardé The Assassination of Richard Nixon. Sean Penn était halluciant.
Tout se passait tranquillement, je veux dire, le film tournait, nous regardions le film tourner, la nuit se prononçait alors que nous regardions le film tourner.
Et j'ai eu soudainement envie d'une cigarette.
Alors que tout était éteint, j'ai pris mon briquet, et j'ai tourné la pierre.
Tout est devenu Rouge, les murs et les meubles, et puis mes mains. Ne restaient que la flamme et sa base bleutée qui ondulaient sur le son du silence et le vacarme du ventilateur qui m'a rappelé qu'il faisait décidément très chaud. Un Muscat s'imposait donc!
Et puis est arrivée l'heure où il fallait dormir. Décidément: Trop chaud... et puis plus de Muscat.
Le réveil a donc sonné à son horaire habituel. Qui a besoin d'un chien quand on a un réveil: on n'a pas besoin de le nourir, ni de le sortir, on peut lui faire des câlins bien qu'on ait l'air très bête, et il fait si bien son travail. Le réveil est le meilleur ami de l'homme, la preuve: on s'engueule tout le temps, mais on finit toujours par en avoir besoin dès le lendemain.
Alors, moi, j'ouvre mes yeux. D'abord difficilement, c'est un fait. Mais bientôt, les paupières se lèvent, un peu nonchalantes, certes, mais elles se lèvent quand même. Alors je vois mon matin, qui ressemble décidément beaucoup à celui d'hier.
C'est l'avantage d'avoir un chez mouhâ à soi, dans un océan d'incertitudes plus diverses les unes que les autres, on est certain que notre matin sera une tapisserie gris clair avec des poutres apparentes marron foncé limite noires. C'est avec des poutres apparentes qu'on a moins l'impression d'avancer dans un collin maillard géant dès qu'on descend ses escaliers.
Par moments, lors des jours fastes, ne nous leurrons pas, j'arrive à émerger docilement,
et pour surprendre ma paresse, je lève très vite mon buste, histoire de dire "ça y est fourbe fatigue, je suis éveillé, et la flemme ne viendra pas m'enserrer dans ses bras velus et désorganisés". Alors, je vois mon paravent.
D'ailleurs mon paravent, on le voit pas forcément, il est plein de trous. C'est du gruyère qu'on a mis là pour séparer ma couche, de la mare où on se nettoie. Du coup, on ne se voit pas nus, on voit que des bouts de nous nus. Mon paravent, c'est des interstices de pudeur.
Mais il est très important mon paravent, parce qu'il fait une jolie lumière. Comme mon paravent c'est des interstices de pudeurs, là où il n'y a pas d'interstices, la lumière voyeuse s'insinue, vient carresser mes pieds, et remonte encore et encore le long de mon corps.
Parfaitement, c'est absolument prétencieux de ma part, mais la lumière ce pourrait être mon amante si seulement elle osait me réveiller!
Parfois, elle ouvre la porte, et de partout à la fois, elle m'attend. J'aime bien la faire attendre, certains matins, je feinds le sommeil pour qu'elle me regarde encore un peu.
Avec des réveils comme ça, forcément, on est en retard. Je descend les escaliers dare dare, trois étages plus bas je m'arrête version freinage d'urgence enclenché en bas des marches, glissement modéré, puis arrêt en face des boites aux lettres. J'ouvre la mienne, évidemment, à 8h, le facteur n'est pas passé... encore un acte inutile, mais moins inutile que de descendre les escalers à toute vitesse en ayant omis de fermer sa porte à clé, et pour cause, on a oublié les clefs dans la maison mouhâ. Donc demi tour, 180°:
Parfois, même avec un joli matin, quand on se retrouve face à sa poubelle et qu'on constate qu'on est pas tout seul à produire des déchets, quand en prime on a droit au relents voraces des diverses consommations des uns et des autres (je soupçonne la voisine de Mag d'avoir une inclination très prononcée pour le Hareng notamment), on se dit qu'il faut vraiment penser à ne plus oublier ses clefs.
On finit toujours par retrouver ses clefs (dans le pire des cas, un serrurier se fera un plaisir de vous baigner dans l'illusion que vous les avez retrouvées moyennant gracieuse réjouissance pécuniaire), ce qui forcément, nous pousse à ne plus trouver d'excuse pour ne pas aller au boulot: METRO
Le Metro toulousain, tout petit, certes, mais du coup, la densité est forte beaucoup plus rapidement que dans le métro parisien, et ça, c'est pas forcément drôle (notamment quand un infirme aidé de sa canne anglaise trouve très aisé de poser la dite canne sur un peton meurtri par une longue marche de 5 minutes au moins! et il est évident que ce genre de choses ne m'arrive jamais), mais au moins, on prend pleinement conscience de ses sens (un listing: odorat, ouïe, toucher, vue, goût (vous n'avez j'amais gouté de rembarde de sécurité???).
Quand on est comme moi, on a la chance de croiser Julie, de papoter de l'avenir de dans bientôt, de boire un peu, raisonnablement, enfin suffisament pour que ma vessie vassale de mes vices m'interpellent joyeusement pour me dire "philou, on monte!"
Enfin, voilà quoi, une soirée très sympa, avec un peu de Julie, un peu d'anglais, un peu d'avenir de dans bientôt, un peu de houblon, et puis un peu de départ.
Je reviende à ma maison de mouhâ, bon, un peu tout seul, mais l'essentiel dans ma tête à moi, c'est qu'il fait vraiment super chaud! Pas fou le philou, j'ouvre mes fenêtres: un côté sur la rue, un côté sur l'escalier. Des courrants d'air quoi.
Ce qui est étrange, c'est que j'ai des barreaux à mes fenêtres. Alors le vent, lui, il peut passer. Mais les gens comme nous, enfin, des gens quoi, sauf quand on est très très mince, ben on est coincés dans le dedans de mouhâ ou dans le dehors de tout court.
Je me dis que ça doit être très frustrant pour un prisonnier d'entendre le vent passer dans sa cellule (moi, je peux sortir du dedans de mon chez mouhâ, j'ai les clefs, et les autres gens, ils peuvent rentrer s'ils sonnent et qu'ils sont gentils... c'est à ça qu'on voit qu'on, est pas des vrais prisonniers). Enfin, ça lui fait de l'air en été, mais en hiver, il en pense quoi le prisonnier?
D'ailleurs on met les pas humains en cage: les lions, les singes, les pédophiles, les canaris, les prisonniers politiques, les tigres, les panthères, les criminels, les hippopotames, les éléphants... (les poissons ont des cages sans barreaux, et transparentes, mais à la parois imperméable que l'on appelle bocal).
D'ailleurs, ce que je dis, ça n'est pas vrai tout le temps. J'ai même croisé des éléphants qui vivaient en troupeau, à côté de livres. On a l'impression qu'ils sortent d'une histoire et qu'ils avancent vers d'autres histoires, un peu plus loin. Des voyageurs de la litterature, avec leurs rythme de marche, qui donnent à la planche l'impression de tanguer au fil des aventures.
Des éléphants, qui marchent sur du sable où j'ai mis mes doigts.
J'ai toujours beaucoup aimé les éléphants, mais pas au point de ne pas dormir, ou en tous cas, pas au point de ne pas m'asseoir. Alors je me suis retourné, en laissant le brouhaha de la marche derrière moi, les éléphants sont retournés dans leurs histoires et moi sur mon sofa.
C'était tout calme un peu partout, et je me suis mis à regarder devant moi.
C'est très génant de s'apercevoir qu'il y a juste personne en face soi.
Bon, forcément, le sépia sur la photo, ça fait cumul. mais un fauteuil vide... surplombé par une théière froide, ça fait vraiment glauque. Je gatouille, mais c'est vrai que le sépia ça fait beaucoup en prime. Ce fauteuil, plein de monde a du s'asseoir dessus. J'en connais certains, mais pas tout le monde non plus. Sarah est partie pour deux mois, je ne sais pas si je la reverrait assise sur ce fauteuil, ou dans son plaid. Bientôt tout ça va devoir changer, la vie a été douce pendant une année. Dans deux mois, je pars à Birmingham.
In two month, I'm leaving to Birmingham...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et dieu sait si tu vas me manquer.
qui vais-je donc ne pas appeler...
je t'aime ma goutière place des carmes...
ton petit trou dans ton edam