J'ai toujours beaucoup aimé les voyages en trains.
Je m'y prends toujours au dernier moment pour avoir l'impression d'être très très occupé, faire semblant d'être un homme pressé pendant l'heure qui précède ma montée. Et puis on s'assied, entouré d'inconnus dont on ne sera jamais si proche que quand on marche sur leurs pieds pour aller aux toilettes. Un wagon, c'est des destins inconciliables qui s'entrecroisent.
Pendant le trajet, le temps se distend pour remplir toutes nos pensées: depuis quand suis-je parti? quand est-ce qu'on arrive? combien de temps encore? Des questions pour combler le silence de la passivité quand je suis assis sur mon fauteuil.
Ce que je préfère, c'est le milieu du voyage, quand tout le monde a lu son magasine, son roman lassant, ce moment où il ne reste plus qu'à dormir et où le silence recouvre le voyage. C'est le moment où chacun s'enferme dans ses pensées, autiste, artiste pour une heure encore.
Pour ma part, je me perds dans les reflets des vitres. J'aime voir la vie du wagon par transparence, j'aime voir cette rangée centrale statique alors que le fond de mon image est faite d'arbres ou de ponts mouvants.
Les gens dorment, et par les vitres ils s'irisent le temps d'un clignement de cil.
TGV Paris Montparnasse-Toulouse Matabiau
11h
1 commentaire:
Je me dois d'arguer (à prononcer argUer, c'est le monsieur sur TV5 qui l'a expliqué) qu'il y'a des occasions ou en train on peut etre plus proche des gens ... quand on leur devore les boyaux en est une bonne illustration, ou encore lorsqu'on braque le wagon.
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