Alors voilà, nouvel instant violent de ma vida de moi, je suis allé chercher une escalope pour trois (615g à 14€70... j'arrête la viande!) chez le boucher de la rue d'en face. Le problème ami lecteur, c'est que ma miserable théière ne peut s'empêcher de vagabonder dès qu'elle n'est pas embrumée par un sombre travail (or, je suis en vacances, in holly days, en vacation de travaillage bref en congés, et forcément, mon esprit il se désembrume très très vite), et quand on va chez le boucher, j'ai appris à mes dépends qu'on se confronte à son passé par le biais (logique me diras-tu) d'un lapin à la moutarde très préparé (le pauvre n'avait plus rien sur les reins)!
Genre madeleine proustienne, je me suis dit qu'en trempant ce joli plat en sauce dans mon thé c'eut pu me remémorer plein des choses rigolottes de mon enfance: les clapiers dans le chateau de campagne, les caresses aux lapins du voisin, Bugs Bunny, la visite du zoo de Plaisance (du Touch), les repas dominicaux (ceux là, ce doit être à cause de l'agneau qu'on grillait parfois, j'ai toujours eu un coeur très concerné par la condition animale) et.... ET BEN NON! Ce qui m'a sauté à la mémoire, c'était cette saloperie de lapin blanc offert à ma grand-mère à la suite de la mort de Sam (un chien, con de surcroit(ce qui pour un chien est habituel me direz-vous...) particulièrement pervers qui s'amusait à déposer le fruit de sa virilité dans les culottes sales de ma cousine... comme quoi j'aurai vraiment mieux fait de bouffer des artichaux), et ce dit lapin blanc était accompagné d'un conchon d'Inde du pérou qui en fait d'Inde était plus dinde tant son occupation favorite était de suivre le chat et de démontrer la faible étanchéité de ses reins sur mes cours d'anglais (tout s'explique!!!).
Bref, cette saloperie de lapin a un jour bouffé les fils de mon ordinateur (HERETIQUE!!!) et s'en est par la suite pris à ma chaïne HiFi, donc, mauvais souvenirs! Alors quand on dit la madeleine, l'enfance, la réminiscence, les trucs rigolos qu'on fera plus et tout et tout, mais moi, je leur dis merde à ces proustiens locaces de trop! Ma madeleine à moi, c'est un lapin à la moutarde que je n'ai pas trempé dans du thé, et sincèrement, ce qu'on en retire est autrement positif! Mais oui! Qu'on vieillisse! Qu'on meurre! Qu'on arrête de s'étaler sur des regrets: le lapin que j'avais en face de moi, mais il était mort, tout comme l'autre! Le temps fait bien les choses, et à bas la jeunesse perdue! Y'a des fois, on se dit que l'essentiel, c'est de garder un poil de puerilité et de la concilier avec les rides, c'est beaucoup moins contraignant que de ressasser les dimanches en famille (quand je repense à ce pauvre agneau...).
Donc, ami lecteur, délaissons le "retard, en r'tard, je suis en r'tard", de toutes façons, courir après les souvenirs c'est que de la misère en barquette non recyclable. Aussi, contrairement à Proust, je m'en remets à Lewis Carroll, j'abandonne la madeleine pour le lapin blanc, à défaut de bons souvenirs je me rappelle les mauvais, ca fait positiver. Et puis l'image du déclencheur ex machina, ça me fait plaisir: quoi de plus agréable que de se dire que le devenir de notre personne tient dans la pate d'une bestiole à grandes oreilles, quoi de plus sain que de porter une clé pour aller croiser une chenille, quoi de plus simple qu'une pendule qui nous rappelle que le temps de l'imaginaire nous est compté en nous sonnant à chaque seconde "En r'tard, en r'tard, je suis en r'tard"!
NB: Un ro merci au mien Titi qui m'offre la absolument époustouflante photographie ou on voit du vert dans du sable. Mon frère est décidément doué pour beaucoup trop de choses!
1 commentaire:
C'est un blog pas des sujets dxe dissert'
++
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